Le deroulement du massacre

 

 

 

 

 

                Oradour-sur-glane, petit village de la région limousine, a été le théâtre le samedi 10 juin 1944 d'un des plus grands massacres qu'il y ait eu pendant la seconde guerre mondiale. En effet, 642 personnes résidant à Oradour même ou dans les environs ont étaient massacrées par le régiment S.S. « Das Reich », cantonné autour de la cité juste avant le drame. Ces 642 personnes dont certaines n'ont jamais pu être identifiées du fait de leur trop grande décomposition, ont subi une mort atroce et indigne du genre humain qu'il nous faut narrer. Mais commençons par revenir en arrière, c'est à dire juste avant ce crime odieux, pour permettre de retracer le déroulement de ces atrocités.

 

 

    Samedi 10 juin 1944, une journée qui n'aurait jamais du exister. Le village d'Oradour-sur-glane comptait dans ses murs 1574 habitants, dont 330 vivants aux alentours du bourg d'après le recensement de 1936. A cela il faut ajouter la présence de réfugiés parmi lesquels se trouvaient des enfants évacués du Midi à cause de l'invasion allemande du sud de la France, notamment de Nice, d'Avignon, de Montpellier et de la région de Bordeaux, ainsi que des promeneurs venus « se divertir » du côté d'Oradour. Ce jour-là, la gaieté était présente. Les habitants s'occupaient des travaux des champs et une visite médicale avait réuni les écoliers à la maison des enfants.

  

Oradour-sur-Glane en 1942                    

 

 

     Chacun vaquait à ses occupations et personne ne se doutait de la suite des évènements. Avant de commencer à détailler les différentes actions des S.S. pendant le drame, il faut savoir que ce village disposait d’un ensemble scolaire important. En effet, l'école des garçons comptait 64 élèves et l'école des filles, quant à elle, se divisait en trois classes et comptait 106 élèves. Pour finir, l'école lorraine regroupait 21 élèves. Au total, 191 enfants étaient inscrits...

 

 

    Après le repas de midi, vers 14h15, les Allemands commencent à entrer dans le village par la route de Limoges avec des camions bâchés transportant des troupes S.S.. Ils se positionnent pour bloquer l'accès à la route menant à la capitale du Limousin. Une fois les soldats débarqués, un ordre des Allemands circula dans le village exigeant le rassemblement de la population sur le champ de foire pour une vérification d'identité. Nous verrons par la suite que ceci n'était qu'un prétexte pour faire sortir et rassembler tous les habitants d’Oradour sur la place dans le but d’exécuter un seul et même objectif. Chacun fut amené sur le champ de foire de gré ou de force, que ce soit homme, femme ou enfant.

 

Champ de foire  

                          Les allemands, qui rentraient dans les maisons, amenaient tout le monde, y compris les personnes malades sous la menace des armes. Par exemple, un rescapé précise qu'une institutrice malade et clouée au lit fut contrainte de se lever et de rejoindre les autres. En même temps que ce rassemblement s'opère, plusieurs Allemands s'occupent d'aller chercher les écoliers pour les amener eux aussi sur la place. Toutes les issues furent bloquées par les S.S., empêchant ainsi la fuite des habitants. Au fur et à mesure la population se regroupait sur le champ de foire, augmentant petit à petit le nombre de victimes potentielles. Vers 14h45, le rassemblement sur la place principale du village se termine. On pouvait assister à des scènes de panique, des femmes et des enfants pleuraient, tout le monde avait peur des Allemands. Le maire du village, M. Desourteaux père, fut interpellé par un allemand qui lui demanda de désigner une trentaine d’otages. Celui-ci répliqua à l’officier de le prendre en otage lui et sa famille. Mais malheureusement, cet acte de grand courage a été inutile puisque la troupe de S.S. commença à encercler le champ de foire avec six mitrailleuses légères, braquées directement sur la population. A la fin du rassemblement vers 15h, la troupe d’assaut S.S. « Das Reich » divisa la population en deux groupes bien distincts :

                         - D’un côté les hommes

                         - De l’autre les femmes et les enfants

 

 

         Le groupe comprenant les femmes et les enfants fut encadré par huit à dix soldats S.S., et ce cortège se dirigea vers l'église, vers 15h. Pour justifier ce rassemblement manu-militari, un interprète du régiment de l’armée allemande s’avança et déclara qu’un dépôt clandestin d’armes et de munitions se trouvait dans le village. Voilà ce dont s’est servi l’armée du fürher pour justifier le crime qu’elle allait commettre. Pour la dernière fois de leur existence les femmes et les enfants regardaient leurs maris et pères, et chacun se doutait à ce moment là de ce qui allait leur arriver.       Comme nous le citions plus haut, la population fut divisée en deux groupes avec d’un côté les femmes et les enfants et de l’autre les hommes. Le massacre qui allait survenir par la suite, s’opéra selon deux modes d’action. En effet, chacun des deux groupes fut massacré différemment par les Allemands. Un massacre de ce genre est déjà un crime odieux à la base, mais la façon dont tout les habitants ont été tués par la suite est vraiment abominable. Nous allons donc prendre le temps de décrire ce qui s’est passé pour chacun des deux groupes, mais nous tenons quand même à rappeler à cet instant précis que ce qui c’est passé à Oradour-sur-Glane a vraiment choqué le monde entier, et il est indispensable de rapporter les faits pour éviter que cela ne se reproduise.

 

     Pendant que les femmes et les enfants se dirigeaient vers l’église, les Allemands divisèrent à nouveau le groupe des hommes qu’ils amenèrent à différents endroits du village ou plus précisément dans les sept granges d’Oradour, les granges Laudy, Milord, Desourteaux, Denis, Bouchoule, garage et grange Beaulieu. Chacun de ces endroits porte le nom de leurs propriétaires, qui malheureusement ont tous péris dans le carnage. Les différents petits groupes d’hommes furent mis dans les granges dont l’entrée était gardée par des soldats allemands munis de mitraillettes. A la suite d’une forte détonation provenant de l’église (ce que nous verrons par la suite), les soldats S.S. commencèrent à tirer sur les hommes enfermés dans les granges. Les premiers se trouvant le plus prés des allemands commencèrent à tomber un par un sur le sol des bâtisses. Des cris macabres envahirent l’atmosphère, et dans un déluge de balles les corps commencèrent à s’entasser sur le sol. Il a été remarqué après inspection des granges que les balles provenant des allemands ont toutes été tirées en diagonale… vers le bas. Ce qui veut dire que l’armée allemande n’a pas hésité à tirer dans les jambes des victimes, empêchant ainsi leur évasion. Les habitants d’Oradour-sur-Glane agonisaient sur le sol, certains étaient déjà morts, d’autres étaient touchés à différents endroits du corps. Dans l’idée de ne laisser aucun survivant, les Allemands achevèrent les blessés à coup de revolver, allant encore plus loin dans la cruauté. Une fois les victimes toutes mortes, les S.S. déposèrent sur les cadavres toute sorte de combustible comme de la paille, du foin… tout ce qui pouvait brûler. Ils mirent feu par la suite aux sept granges du petit village d’Oradour-sur-Glane, croyant ainsi masquer leurs atrocités. Les bâtisses prirent feu, brûlant par la même occasion les cadavres jonchant le sol. Cette besogne effectuée, les soldats S.S. sortirent des granges, laissant à la proie des flammes tout ce qui s’y trouvait. Seules cinq personnes de ce premier massacre ont réussi à s’en sortir, elles se trouvaient toutes dans la remise Laudy. Ce sont M. Roby, M. Hebras, M. Borie, M. Darthout et M. Broussaudier. Seulement cinq personnes rescapées… sur des centaines d’hommes…

    Le deuxième massacre, tout aussi horrible, s’est déroulé quant à lui dans l’église du village, située en contrebas. La troupe de S.S. commença par entasser les femmes et les enfants dans l’église. Parmi cette population on trouvait des bébés ainsi que des enfants avec leurs jouets. A cet instant précis, toute la population était calme.

 

        Il faut savoir que l’intérieur de la petite bâtisse n’était malheureusement pas excessivement grand, ce qui avait pour conséquence un entassement de tous ces pauvres gens. D’après un rapport fait à l’époque par l’Evêché de Limoges, l’édifice contenait 352 places assises, alors que près de 400 personnes étaient enfermées à l’intérieur.

Quelques-uns des rescapés. Au premier plan, le Jeune Roger Godfrin.

 Au premier rang de gauche à droite : Armand Senon Borie, Daniel Senon, B   roussaudier, Beaubreil ainé, Besson, Doutre, Machefer. Au 2ème rang de gauche à droite : Roby Danthout, Beaubreuil jeune, Dessourteaux Renaud.

       

                 Vers 16h, deux soldats placèrent prés de la nef une caisse volumineuse d’où pendaient des mèches. A peine allumée, des flammes gigantesques en sortirent, rendant l’atmosphère irrespirable. L’église se remplit d’une épaisse fumée. Selon le témoignage d’un Waffen S.S., la caisse d’explosifs mise a l’intérieur de l’église avait pour but de faire sauter celle-ci, mais les charges n’étant pas assez fortes, elle n’a fait que créer une fumée nauséabonde et irritante. C’est le bruit de cette explosion qui a servi de signal pour le commencement du massacre des hommes.

Dans l’église, chacun essaye de s’en sortir et surtout de respirer, car la fumée résultant de l’explosion provoqua l’affolement parmi les femmes et les enfants. Pendant cette scène de terreur, la porte de la sacristie fut enfoncée, donnant un peu plus de place dans cette église trop petite pour pouvoir contenir plus de 400 personnes. Mais les Allemands remarquèrent que la pièce avait été envahie, ils tirèrent des coups de  feu à l’intérieur de l’édifice, balayant la masse mouvante qui ne cherchait qu’à survivre, augmentant par la même occasion le nombre de victimes.      

                                                                                                                                     

                        Le but des S.S. était de dynamiter l’église pour ainsi tuer toutes les personnes qui s’y trouvaient. Mais comme les charges étaient de faible puissance, les Allemands ont massacré toutes les femmes et les enfants à coup de mitraillette et de grenade à forme ovale, ou plus précisément des « grenades à manches » très utilisées pendant la guerre par l’armée allemande. Des enfants agonisaient sur les dalles de l’église, des mères serraient très forts leurs bébés en pleurant.

 

                         Tous furent massacrés. Tous, sauf une seule personne, Mme Rouffanche aujourd’hui décédée et enterrée au cimetière du vieux Oradour-sur-Glane. Tous ces faits correspondant au massacre de l’église ont pu être rapportés grâce à cette dame, et sans son témoignage recueilli par d’autres personnes que nous, la description de la scène n’aurait jamais pu être aussi précise. Une fois toutes les femmes et les enfants tués à l’intérieur de ce lieu de terreur, les Allemands jetèrent sur les corps des chaises et de la paille tout comme dans les granges, pour ainsi faire brûler tout ce qui jonchait le sol, principalement les corps. Tout commença à prendre feu, et sous la fournaise, le toit s’effondra, tout comme la cloche en bronze qui s’écrasa, fondue par la chaleur des flammes.

                        Comme nous le disions tout à l’heure, tout cela a pu être rapporté grâce à Mme Rouffanche, qui a survécu au drame en s’échappant par une des fenêtres de la sacristie. Dans ce moment tragique, cette dame a perdu sa fille, qui a été abattue par les Allemands. Elle, au cours de son évasion, fut blessée.

                        Voilà les atrocités qui se sont déroulées à Oradour-sur-Glane ce jour-là, voilà ce dont l’armée allemande, ou plutôt la division S.S. « Das Reich » a été capable. A la suite du drame, il ne restait plus que des ruines calcinées, de la cendre… ainsi que les ossements des pauvres malheureux. De plus, d’autres atrocités ont été commises au sein du village.

                                                                                                                           L'autel de l'église  

                            Chaque soldat allemand visita les maisons une par une, tuant tous ceux qui n’avaient pas pu se rendre sur le champ de foire. Sur le sommier d’un lit calciné furent retrouvés les ossements d’une personne brûlée vive. Tout le village fut pillé et détruit par les flammes. A part quelques survivants, le village n’était plus que désolation. Il faut quand même savoir qu’au lendemain du drame, le dimanche 11 juin 1944, un détachement de plusieurs soldats est revenu sur le site pour enterrer dans des fosses communes les cadavres rendus méconnaissables par l’action du feu, pour tenter ainsi de masquer les preuves. A Oradour-sur-Glane, beaucoup de corps n’ont jamais pu être  identifiés car méconnaissables. Des enfants à la boîte crânienne défoncée par des coups de crosse ont été déterrés, des corps calcinés on été sortis des fosses, comme par exemple celui du docteur Desourteaux, ravagé par le feu.         

                               Des ossements ont été récupérés un peu partout dans le village. Dans le four du défunt boulanger ont été trouvés des ossements correspondant  à trois ou quatre personnes. Au total, 328 bâtiments constituant Oradour-sur-Glane ont été détruits. Parmi eux se trouvaient 123 maisons d’habitation, 26 ateliers, 19 garages particuliers et autre, 35 remises, 40 granges, 58 hangars, 22 magasins, 4 écoles et une gare. Et dire que le haut commandement allemand avait pour objectif de remonter le moral de ses troupes. Aucun mot n’existe pour définir cette barbarie, et nous espérons que cela n’arrivera plus jamais…